"Ti ricordi… ti ricordi?" (Tu te souviens… tu te souviens…?)
Une question qui revient sans cesse dans les films de Nanni Moretti que je n'en finis pas
de voir et d'apprécier ces derniers temps. L'amnésie le prend après un accident de voiture
(Palombella Rossa), il ne comprend et ne reconnaît plus ses proches après 10 ans passés loin de Rome
(La messa è finita) et Michel Piccoli perd ses moyens quand on le nomme pape (Habemus Papam).
Qui est-il vraiment? Qui était-il et qu'est-il devenu? Comment a-t-il fait pour en arriver là?
Comment supporter le poids de la compréhension de son impuissance face aux évenements,
aux choix (et non-choix) de vie des autres? Est-ce qu'ils ne souviennent pas eux non plus
de qui ils étaient? De ce en quoi ils croyaient?
Dans ces interrogations se lisent l'incompréhension, la colère, la peur,
la solitude, le découragement, le vide abyssal qui parfois entraîne si profondément…
Mais sans doute aussi une recherche de vérité, d'honnêteté envers soi-même,
une autre forme de liberté à conquérir, le besoin vital d'une respiration nouvelle.